Jeudi le 8 octobre, la CDC des Sources reçoit
les principaux candidats pour le poste de député du comté de Richmond-Arthabaska.
La campagne électorale se terminera dans deux semaines et chacun d’entre eux
aura l’occasion de « vendre » le programme de son parti et ses propres
ambitions aux représentants des groupes communautaires présents. Bien entendu,
l’heure du dîner ne permettra pas de faire le tour du programme et des
interrogations des participants. C’est pour cette raison que nous avons pris un
peu les devants et que nous avons demandé aux candidats de bien vouloir
répondre préalablement à trois questions.
Nous comprenons que cela s’ajoutait à la
charge de travail lors d’une campagne électorale et nous remercions les trois candidats qui ont pris de temps d’y répondre. Voici les réponses intégrales
transcrites que nous avons reçues.
N.B. :
Pour ceux qui voudraient assister à la présentation des candidats, il nous
reste quelques places, communiquez avec Lucie Cormier,
lcormier@mrcdessources.com.
1 - Pour les
personnes éloignées du marché du travail, il est difficile de convaincre un
employeur de lui donner sa chance. La situation est décourageante pour ces
personnes qui se replient sur eux-mêmes à moins d’un support adapté. Les
plateaux de travail ont permis à beaucoup de jeunes et moins jeunes de
retrouver leur place dans le monde du travail. Comment croyez-vous pouvoir
améliorer le support aux personnes défavorisées pour réintégrer le marché du
travail?
Réponse
de Myriam Beaulieu, Nouveau Parti Démocrate
Nous aiderons les jeunes à entrer sur le
marché du travail en établissant des critères d’admissibilité à
l’assurance-emploi équitables et en investissant dans la formation
professionnelle. Notre objectif est d’aider les jeunes travailleurs à se forger
une place solide sur le marché du travail.
Réponse
de Marc Desmarais, Parti Libéral
Dans l’économie changeante d’aujourd’hui,
il est essentiel que les Canadiennes et Canadiens améliorent leurs compétences
et acquièrent de l’expérience professionnelle. Cela nous permettra non
seulement de compter sur une main-d’œuvre qui comble les besoins de notre
économie moderne, mais permettra également à la classe moyenne canadienne de
décrocher des emplois bien payés et tournés vers l’avenir.
Un gouvernement libéral augmentera
annuellement de 500 millions de dollars du financement des ententes sur le
développement du marché du travail conclues avec les provinces. Il injectera
également 200 millions de dollars de plus en financement des provinces pour
former les travailleuses et travailleurs qui ne sont actuellement pas
admissibles aux formations financées par le fédéral. Cela annulera les coupes
faites par Stephen Harper en 2014 dans les ententes sur le marché du travail,
qui visaient à aider les Canadiennes et les Canadiens en dehors du marché du
travail à obtenir les compétences de base en matière de lecture et de calcul
pour avoir la chance de trouver un emploi décent.
Ce faisant, un gouvernement libéral
souhaitera contrer les effets de l’isolement et mettre fin à ce cercle vicieux
qui ne sert personne.
Réponse de Alain Rayes, Parti Conservateur
En effet les organismes de réinsertion sociale doivent être encouragés et soutenus par les différents paliers gouvernementaux, y compris le fédéral bien sûr. Les employeurs ont eux aussi un bout de chemin à faire en ce sens, d’autant plus que la main-d’œuvre est de plus en plus difficile à aller chercher. D’un autre côté, logiquement, s’il y a plus d’emplois disponibles cela aidera grandement ces gens à réintégrer le marché du travail, car les employeurs auront besoin de ces ressources. Or, un gouvernement conservateur réélu chercherait à créer 1,3 million de nouveaux emplois nets d’ici 2020.
Le Plan d’action économique du gouvernement conservateur est axé sur la protection de l’économie canadienne et la création d’emplois. C’est pourquoi nous équilibrons le budget, maintenons un faible fardeau fiscal et faisons des investissements ciblés et abordables – dans l’infrastructure, la formation professionnelle et l’innovation – afin de continuer à faire avancer notre économie.
2.-
La caisse de l’assurance emploi déborde, alors que le support des personnes qui
perdent leur emploi diminue. Est-ce que vous prévoyez des actions pour mieux
supporter les personnes touchées par une perte d’emploi temporaire ou
permanente?
Réponse
de Myriam Beaulieu, Nouveau Parti Démocrate
En effet, il n’y a jamais eu aussi peu de
québécois admissibles à l’assurance-emploi. Les compressions à Service Canada
ont entrainé d’importants soucis. Les personnes au chômage qui suivent toutes
les règles sont quand même obligés d’attendre des semaines avant de recevoir
les prestations qu’ils méritent. Au NPD nous voulons:
• protéger la caisse d’assurance-emploi
pour qu’elle serve uniquement à assurer des prestations aux Canadiens et non
pas de tirelire pour le gouvernement
• créer au moins 90 000 opportunités de
formation et de transition au travail
• aider les parents en leur offrant des
congés parentaux plus longs et aider les gens dont les proches souffrent de
maladies graves en leur offrant des soins de compassion
• rendre plus équitables les règles
d’admissibilité à l'assurance-emploi en tenant compte de la nature changeante
de certains types de travail
• offrir davantage de choix de programmes
pour mieux répondre aux besoins spécifiques des travailleurs et de leurs familles.
Réponse
de Marc Desmarais, Parti Libéral
Absolument, nous prévoyons une refonte de
l’assurance-emploi pour en faire un programme juste et équitable, mais aussi
flexible et fiable.
Mentionnons les propositions
principales :
Nous réduirons de deux à une semaine le
délai de carence pour l’obtention des prestations d’assurance-emploi.
Nous mettrons fin à la pénalité́ plus
élevée de 910 heures pour les nouveaux travailleurs ou celles et ceux
retournant sur le marché́ du travail, éliminant ainsi la discrimination qui a
rendu l’accès aux prestations plus difficile pour certains des travailleurs
canadiens les plus précaires, notamment les parents retournant sur le marché́
du travail, les plus jeunes travailleurs et les nouveaux Canadiens;
Nous introduirons des prestations de
compassion de l’assurance-emploi plus flexibles et plus accessibles pour que
six mois de prestations soient offerts non plus seulement à celles et ceux qui
prennent soin d’un membre de leur famille qui risque de mourir, mais aussi à̀
celles et ceux qui s’occupent d’un être cher gravement malade;
Nous annulerons les changements apportés à
l’assurance-emploi par M. Harper en 2012;
Réponse de Alain Rayes, Parti Conservateur
Le programme d’assurance-emploi doit être un programme d’aide pour les gens qui perdent leur emploi, alors qu’ils ne sont pas les responsables. Le programme de l’assurance-emploi ce devait d’être réformé pour en assurer la pérennité. C’est ce que le gouvernement conservateur a fait. Il y a eu beaucoup de faussetés qui ont circulé concernant la réforme que le Parti a mise de l’avant, alors que dans 99,5% des cas, il n’y a eu aucun changement concernant l’accession à l’assurance-emploi pour les travailleurs qui le perdent. Le programme est cependant plus difficile d’accès pour ceux qui tenteraient de le frauder. La réforme de l'assurance-emploi n'a pas touché les travailleurs saisonniers et le programme continue de les protéger. Somme toute, est-ce que tout est parfait? Il y a toujours des améliorations à apporter et le Parti pourra ajuster son nouveau programme dans les prochaines années.
3.-
Puisque nous vivons en milieu rural, les questions touchant l’environnement,
l’agriculture et l’occupation du territoire nous interpellent. Comment le
programme de votre parti prévoit intervenir pour préserver la vitalité des
milieux ruraux?
Réponse
de Myriam Beaulieu, Nouveau Parti Démocrate
Nous devons avoir une vue d’ensemble et
proposer une approche fédérale qui fait le pont entre l’agriculture, le
développement rural, la santé et la sécurité financière. Présentement, le
Canada n’a pas de politique alimentaire d’ensemble et est en retard par rapport
à d’autres pays de l’OCDE. C’est pourquoi le NPD propose une stratégie
alimentaire qui vise à établir des lignes directrices afin de mettre en place
des politiques agroalimentaires cohérentes qui répondent aux besoins de la
population.
Concrètement, dans notre circonscription le
système de gestion de l'offre bénéficie à un nombre important d'agriculteurs et
de communautés, c'est pourquoi les néo-démocrates se sont engagés fermement
depuis longtemps pour défendre le système de la gestion de l’offre à tout prix,
y compris dans le cadre des accords commerciaux internationaux comme le TPP
dont il a beaucoup été question cet été. De plus, le NPD est conscient des
difficultés que vivent actuellement les producteurs laitiers qui ont subi
récemment une baisse importante de leurs revenu en raison de l'importation de
protéines liquides et est déterminé à mettre fin au contournement des
contingents tarifaires et aux mauvais classements des produits à la frontière,
qui contribuent à affaiblir le système de la gestion de l’offre et, ce faisant,
nuisent aux agriculteurs qui en dépendent pour prospérer.
Outre la gestion de l'offre, la question de
relève agricole et des travailleurs agricoles étrangers sont également à l'agenda
et méritent que le gouvernement fédéral s'y attarde pour répondre aux besoins
de la population.
Enfin, au NPD nous croyons que le
développement économique du pays est intimement lié au développement des PME.
En effet, en milieu rural, nous avons de nombreux entrepreneurs qui contribuent
au dynamisme de nos régions. C'est pourquoi nous proposons une baisse du taux
d'imposition de 11% à 9% et instaurer un crédit d'impôt à l'innovation.
Réponse
de Marc Desmarais, Parti Libéral
La vitalité des milieux ruraux est
préservée premièrement lorsque les familles qui se lèvent tous les matins pour
nourrir la population sont en mesure de vivre de ce noble travail. En ce sens,
le système de la gestion de l’offre assure un revenu stable à plusieurs de nos
agriculteurs, notamment ceux dans la production laitière et le Parti libéral du
Canada s’est engagé à préserver ce système, surtout dans le contexte des
négociations actuelles reliées au Partenariat transpacifique.
De plus, un gouvernement libéral s’est
engagé à verser 200 millions de dollars par année pour créer des stratégies
sectorielles favorisant l’innovation et les technologies vertes dans plusieurs
domaines, dont l’agriculture. Ces stratégies contribueront assurément à la
dynamisation de l’agriculture tout en assurant une empreinte environnementale
minimale.
Enfin, un gouvernement libéral sera un
partenaire pleinement engagé avec les provinces qui travaillent déjà à
l’élaboration d’une stratégie énergétique canadienne pour assurer la sécurité
et la conservation énergétiques. Ce faisant, un gouvernement libéral agira en
tant que leader et favorisera l’innovation.
Réponse de Alain Rayes, Parti Conservateur
Pour ce qui est de
l’environnement, cela fait partie de mon ADN. En tant que maire de
Victoriaville, la Ville a été la première au Québec à aménager un écoparc
industriel. Nous avons également lancé le programme Victoriaville Habitation
Durable en 2011. Unique au Québec, ce programme de subvention et d’attestation
simple et accessible permet de soutenir techniquement et financièrement les
projets d’habitations durables de ses citoyens. Par la suite, plusieurs autres
municipalités ont emboîté le pas, ce qui a fait de l’administration municipale
victoriavilloise une véritable ressource en la matière.
Pour ce qui est de
mon parti, n’en déplaise aux partis adverses, le gouvernement conservateur est
le premier gouvernement de l’histoire du Canada à avoir réduit les émissions de
gaz à effet de serre (GES). Entre 2005 et 2012, l’émission des gaz à effet de
serre a chuté de 5,1 alors que l’économie, elle, a crû de 10,6 %.
En 2012 le Canada est
devenu le premier grand consommateur de charbon à bannir la construction de
centrales électriques au charbon traditionnel.
Au point de vue de
l’agriculture, j’ai entendu les agriculteurs et ils m’ont demandé d’agir sur la
réglementation des produits dérivés qui entrent sans problèmes aux douanes et
nuisent à leur industrie. Je porterai ce message à Ottawa.
Pour ce qui est de la
gestion de l’offre, le gouvernement conservateur s’est assuré que les trois
piliers de la gestion de l’offre demeurent intacts dans les négociations du Partenariat
transpacifique. En plus de protéger pleinement les trois piliers de notre
système de gestion de l’offre, des possibilités d’exportation ont été créées pour
les producteurs laitiers, de volailles et d’œufs. Le Parti conservateur a mis
en place un programme d’aide de 4,3 milliards de dollars pour compenser aux
pertes de marché des producteurs. De plus, La Commission canadienne du lait et
le Conseil des produits agricoles du Canada vont conseiller le ministre sur la
mise en application de ces programmes. Dans sa réaction, le président des
Producteurs laitiers du Canada, Wally Smith, a mentionné qu’il reconnaît que le
gouvernement a lutté ardemment contre les revendications des autres pays et
qu’il a allégé le fardeau des pertes en annonçant des mesures d’atténuation et
ce qui semble être un plan compensatoire équitable pour minimiser l’impact sur
les producteurs de lait canadiens et pour compenser la perte de croissance du
marché intérieur. Selon M. Smith, le gouvernement a très bien saisi
l’importance de la gestion de l’offre pour les fermes laitières en milieu rural
au Canada.
De plus, en allant à
la rencontre des agriculteurs de la région, j'ai constaté que l'aide à la
relève agricole constitue un enjeu majeur. Les agriculteurs ont insisté sur les
difficultés qu'éprouvent les jeunes qui veulent réussir dans ce domaine.
J’ai entendu les
agriculteurs sur ce sujet et j’ai bien compris que ce doit être une priorité
pour le gouvernement. En tant que député, je compte bien porter ce message à
Ottawa. Le gouvernement conservateur a agi en ce sens, avec l’adoption de la
Loi canadienne sur les prêts agricoles. Cette dernière permet aux nouveaux
agriculteurs, aux coopératives agricoles et aux jeunes agriculteurs d’accéder à
un crédit d’un milliard de dollars garanti par l’État. Les producteurs
agricoles peuvent utiliser ces prêts en vue de construire, de rénover et
d’agrandir leurs exploitations agricoles, alors que les coopératives agricoles
peuvent aussi avoir accès aux prêts pour transformer, distribuer ou
commercialiser des produits agricoles.
De plus, les
agriculteurs m’ont mentionné que l’accès à la main-d’œuvre et aux travailleurs
étrangers doit être aussi amélioré et doit faire partie des enjeux lors des
prochaines années. Encore une fois, je compte bien transmettre ce message à
Ottawa, pour que des mesures soient entreprises en ce sens.